Test

 No More Heroes

Si les jeux d’action ne manquent pas sur Wii, ce n’est pas autant le cas pour les jeux de qualité, dont le travail de développement doit souvent être de longue haleine. Si l’on en croit les efforts consentis par le célèbre Suda51, créateur du controversé Killer 7 sur Gamecube, No More Heroes semble être la référence dans le genre en ce début d’année. Un titre qui peut compter avant tout sur un style propre, au-delà du contenu somme toute plus traditionnel, qui ne veut pas dire inintéressant. Voyons donc ce que ce marginal de jeu a dans le ventre.

Travis Touchdown aurait semblé être un individu tout à fait normal. Mais Travis n’est pas normal. Accompagné de son katana ayant davantage l’allure d’un sabre laser tiré tout droit de l’univers de George Lucas, le héros se voit propulsé au cœur d’une ville où tout est permis, Santa Destroy. C’est dans cet univers qu’évoluera le personnage, avide de se faire un nom de marque dans le coin. C’est alors qu’une mystérieuse femme connue sous le nom de Sylvia Christel l’entraîne dans une aventure de tueur.

Et là commencent les ennuis pour ce garçon banal qu’est Travis. Car dans ce petit jeu de meurtre, un classement des meilleurs tueurs invite les participants à garder le haut de la liste, et donc à entrer toujours plus en compétition. Placé dès le début en onzième place parmi les meilleurs tueurs en série, sa seule possibilité de grimper est de neutraliser les membres placés plus haut que lui. Et tout n’est pas si simple, car il n’est pas question d’une banale série de combat. En enfourchant sa moto, Travis va devoir mener sa propre mission, traîner dans les coins crapuleux de la ville, et décrocher des jobs de tueur lui permettant d’atteindre son objectif initial.

Le premier niveau du jeu permet de vous introduire aux contrôles de la Wiimote et du Nunchuk. On apprend ainsi qu’en appuyant sur le bouton A, il est possible de réaliser de rapides coups de katana. Le bouton B sert quant à lui à mettre de furieux coups de poings et coups de pied. Plus violent cette fois, le bouton Z est utilisé pour locker rapidement et faire des mouvements avec la Wiimote lorsque vous voudrez faire gicler un peu de sang. Les contre-attaques et esquives seront aussi de la partie, à utiliser sans modération si vous envisagez de survivre lors d’un combat contre un boss difficile. Une secousse de la Wiimote permettra de recharger votre sabre électrique au bout de quelques coups.

Mais le combat ne fait pas tout dans la vie, sinon cela se saurait. Santa Destroy est une ville aux milles visages, permettant de faire diverses activités telles que tondre la pelouse, nettoyer des graffitis ou ramasser les noix de coco. Des petits jobs qui pourront vous faire un peu d’argent de poche facile. Ne cachons tout de même pas que ces travaux sont répétitifs et lassant à la longue. De tels mini-objectifs ne manquent pas, et il n’est pas difficile d’en trouver si vous faites appel à la carte, dont l’aspect fait étrangement rappeler les maps de GTA.

Visuellement No More Heroes se distingue de la norme, avec son style cel-shading pétant, parfois vif et fluo, voire même artistique pour les amateurs d’art contemporain. Un style graphique qui donne de la personnalité au titre de Suda, bien dans la lignée du prédécesseur Killer 7. Néanmoins la qualité est un peu moins au rendez-vous, arborant des environnements plus en carton qu’autre chose. Rien de dramatique mais on aurait espéré mieux que quelques pixels par ici par là. Outre quelques ralentissements inoffensifs durant les combats, on pourra d’ailleurs déceler quelques défauts tels que des textures anormalement floues ou des bâtiments à l’allure de Legos empilés. Choix des développeurs ou manque de budget chez Grasshopper Manufacture, le doute est présent mais les avis restent mitigés.

Côté audio, le résultat est largement convaincant. Les musiques de fond collent parfaitement à l’atmosphère surréaliste de No More Heroes. L’humour n’est pas déconvenu, par exemple lorsqu’un boss terrifiant se met à chantonner une hymne nationale un poil réarrangée avant d’essayer de vous bombarder à coups de gun. Les effets sonores et les bruitages ont également été pris au sérieux, notamment le superbe ronronnement de votre katana électrifié.

En plus des nombreuses missions de tueurs et des mini-objectifs à accomplir, le jeu nous réserve quelques surprises. En faisant le tour de votre chambre d’hôtel, le quartier général de l’aventure, il sera possible de booster vos armes, chose grandement recommandée pour les missions ultérieures. Vous pourrez aussi regarder la télé, consulter vos messages téléphoniques non sans humour, retrouver vos cassettes pornos, jouer avec le chat, acheter de nouveaux items et une garde-robe des plus fashion pour vos déplacements en ville. Et oui, il faut bien le dépenser votre argent. Mais le comble du luxe, en exclusivité pour No More Heroes : inutile de cherche le bouton Sauvegarde dans le menu du jeu. Asseyez-vous sur la cuvette des toilettes, et le tour est joué.

Malgré quelques défauts graphiques et des missions complémentaires un peu linéaires, No More Heroes est le titre à acheter sur Wii en ce début d’année. Le côté adolescent rebelle de Travis en charmera plus d’un, et le style inventif typique à Suda 51 compile les références au très branché « American way of life », sans oublier une touche d’humour qui ne nuit en rien à votre tâche de tueur. Enfin, si un jeu vous laisse ramasser des noix de cocos, tondre la pelouse, et transformer un type en fontaine de sang tout ceci en moins d’un quart d’heure de jeu, alors ce jeu mérite toute votre attention.
Verdict : 16/20
       5 commentaires
Posté par Arthur, le vendredi 14 mars 2008. 

 Commentaires

Posté par marcosonic2 le vendredi 14 mars 2008 à 20:24
Posté par Donkey_Kong le samedi 15 mars 2008 à 13:45
Posté par twixxxy-killer le samedi 15 mars 2008 à 21:49
Posté par NyKtAlOp3 le lundi 17 mars 2008 à 21:20
Posté par linkalexis le mercredi 19 mars 2008 à 20:51



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 Citation

"Je pense que les jeux sont le futur de l'éducation"
Edward O.Wilson, professeur à Harvard
Playset : Grand Chelem Tennis
Playset : Let's Tap

 Edito par Arthur

Shigeru Miyamoto, illustre créateur de nombreux personnages Nintendo, semble à la traîne au niveau technologie. Non pas que l'un des maîtres du jeu vidéo ne sache pas télécharger, mais c'est loin d'être sa préférence. Il n'est pas ici question de téléchargement illégal, mais simplement du commerce culturel dématérialisé. Le WiiWare en est d'ailleurs un parfait exemple.
"Le divertissement ne doit pas devenir quelque chose d’uniquement numérique". C'est ce qu'a affirmé Miyamoto dans une interview au journal californien Mercury News. Jolie phrase, dans une société où tout s'explique par binaire. Mais est-ce pour autant une mauvaise nouvelle ? Difficile d'y croire, lorsque l'économie numérique représente le premier débouché de la crise pour de nombreux spécialistes, et un véritable vivier d'emplois pour le futur.
Le papa de Mario ajoute : "Personnellement, je suis l’un de ceux qui, même si j’ai téléchargé toutes les chansons d’un album sur iTunes, j’achèterais quand même le CD. Je me sens plus rassuré avec un média physique". Il est vrai que la musique est dématérialisée depuis des années, avec le développement de plateformes comme iTunes ou Deezer. Alors qu'en est-il du jeu vidéo ? La question du numérique demeure très récente, depuis l'apparition de services online pour chaque console.
"Si je regarde le WiiMotion Plus, c'est quelque chose que vous ne pourriez pas distribuer de manière numérique. En fait, nous ne voyons vraiment pas le futur du jeu vidéo confiné dans la distribution digitale. Nous ne voyons pas la majorité de nos produits distribués de cette façon". Bref, Miyamoto promet que les joueurs devront se déplacer et acheter la boîte de leur jeu. Les magasins Micromania ont encore de beaux jours devant eux.

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