Décidément, qu'est ce qui peut bien se passer dans la tête de nos parlementaires ? La question mérite d'être posée aux joueurs lorsqu'on observe la proposition du député du Maine-et-Loire, Paul Jeanneteau. La proposition consistait à
indiquer aux acheteurs qu'un jeu pourrait entraîner une "addiction", en apposant une étiquette sur l'emballage par exemple.
Immédiatement, les professionnels du jeu vidéo ont réagi à cette atteinte discriminatoire aux jeux. Le Syndicat National du Jeu Vidéo a pris l'initiative d'envoyer une
lettre ouverte à Roselyne Bachelot, la ministre de la santé et des sports. La lettre insiste sur le fait que les jeux vidéo "
sont bien la conséquence et non la cause des troubles de leurs patients"... autrement dit qu'
une addiction n'est pas causée par les jeux, mais qu'à l'inverse les maladies déjà présentes avant de pratiquer un jeu provoquent cette addiction.
De plus, la mention PEGI sur l'âge (+3,+16, etc.) existe déjà, et prouve qu'il est unutile de signifier une fois de plus aux acheteurs la possible addiction. Au contraire, selon la lettre,
le jeu vidéo permet le développement cérébral, physique, et psychologique des joueurs.
La commission qui était chargée d'étudier l'amendement des députés sur les addictions aux jeux vidéo a finalement déclaré : "
L'idée nous a paru excellente mais il paraît difficile de déterminer qui décide du caractère addictif d'un jeu vidéo. L'application d'une telle disposition semble extrêmement difficile". Sauvée par les difficultés d'application concrète, la communauté des éditeurs de jeux semble soulagée.
Mais le fait que "
l'idée nous a paru excellente" pourrait inquiéter tout autant. En effet, si une telle proposition se renouvelle sous une autre forme, il se pourrait bien que les éditeurs (qui seraient justement chargés d'apposer le message d'addiction) pourraient subir de
grosses pertes, notamment par
l'effet dissuasif d'un tel message sur les parents des joueurs par exemple.